Dispositifs et Méthodologies
RUN - Rennes Urban Network
Le réseau rennais de suivi de l’îlot de chaleur urbain (RUN) est constitué de deux éléments complémentaires :
- Un réseau de 30 stations automatiques (pictogrammes bleu et orange) qui mesurent l’ensemble des paramètres météorologiques (température, humidité, vent, pluie, pression, rayonnement) à pas de temps horaire. Ce premier réseau permet de connaître la situation météorologique précise sur l’agglomération rennaise et les facteurs qui peuvent influer sur la forme et l’intensité de l’ICU. Les stations utilisées sont des modèles DAVIS Vantage-Pro-2.
- Un réseau de capteurs connectés (pictogrammes vert) mesurant température et humidité tous les quart d’heure. Ce réseau dense permet de construire des cartes détaillées de l’ICU.
Cartes des stations
Capteur connecté
Station automatique
Installer et gérer dans le temps un réseau d’observation météorologique n’est pas une chose simple. L’installation des capteurs doit répondre à des normes strictes
d’environnement, de hauteur de mesure et d’abri pour les sondes. Les emplacements de mesures doivent être représentatifs d’un espace donné, une rue, un quartier par exemple. En
climatologie urbaine, la référence utilisée est celle de LCZ (Local Climate Zone) : cette classification internationale propose de décrire l’ensemble des formes urbaines des
villes du monde en 10 grands types auxquels s’ajoutent 7 grands types de description de l’environnement urbain. Les classes se distinguent les unes des autres en fonction du
volume et de la densité du bâti, de la végétation et des surfaces imperméabilisées. Lire la
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L’ICU c’est quoi ?
L’ICU est calculé classiquement comme la différence entre la température du centre-ville et celle la plus basse relevée en périphérie rurale « froide ». En effet, le phénomène d’ICU résulte d’une modification du bilan de l’énergie à l’échelle locale :
- La surchauffe urbaine est liée avant tout aux surfaces et aux volumes bâtis et artificialisés qui restituent la nuit la chaleur emmagasinée pendant la journée.
- Par ailleurs, la moindre présence de végétation en ville fait que l’énergie disponible sert effectivement à chauffer les basses couches de l’atmosphère (transfert de chaleur sensible) tandis qu’en zone rurale l’énergie disponible est davantage utilisée pour la transpiration des végétaux (transfert de chaleur latente) ; ce phénomène explique aussi pourquoi les parcs et jardins urbains sont un peu moins chauds que les quartiers urbanisés situés autour et apparaissent comme de petit îlots de fraîcheur .
- Enfin, de manière secondaire contrairement à une idée reçue, la production plus importante d’énergie par les véhicules, chauffages et industries fournit une quantité supplémentaire de chaleur en ville.
ICU et canicule de 2003 à Rennes :
Températures horaires (en degrés Celsius) du 7 au 11 août 2003.
Ces mécanismes de base sont cependant insuffisants pour caractériser la présence et surtout l’intensité de l’îlot de chaleur urbain. En effet, si l’ICU est un phénomène
nocturne et donc temporaire, il est aussi très fortement dépendant des conditions météorologiques . Ainsi, la présence de vent soutenu et d’une forte couverture nuageuse sont
des conditions peu favorables à l’ICU. En revanche des situations dites « radiatives » (faible nébulosité, vent faible) favorisent le développement de l’ICU. L’ICU n’est donc
pas seulement « nocturne », il est aussi plus fréquent et intense l’été, saison pendant laquelle les situations radiatives prédominent généralement.
Pour aller plus loin