Le Projet RUN

Le Contexte

L’observation du climat urbain a connu un essor considérable au cours des dernières décennies. Cela s’explique en partie par le fait qu’une part croissante (et majoritaire) de la population mondiale vit désormais en ville. Les études sur les risques liés aux vagues de chaleur, de pollution et aux inondations ont nécessité la mise en place de dispositifs de mesures adaptés à l’échelle urbaine. Les îlots de chaleur urbain (ICU) sont ainsi étudiés dans de nombreuses villes dans le monde.

A Rennes, les études ont commencé dans le cadre du programme ECORURB : ce programme résultait d’une demande sociale forte en liaison avec la gestion délicate d’espèces aviaires invasives (étourneaux), ainsi que d’une volonté politique de mettre en place des actions visant à limiter le réchauffement climatique à la fois par des mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (première ligne de métro ouverte en 2002) mais aussi de contribuer localement à tenter d’envisager des solutions pour réduire le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

Ligne a du métro à Rennes (Vincent Michel/Le Mensuel de Rennes)

Les Objectifs

L’ICU est le phénomène climatique le plus étudié et le plus emblématique de la modification du climat local par l’urbanisation. Comme il s’agit d’un phénomène marqué essentiellement la nuit, il a souvent été étudié à partir de campagnes de mesures itinérantes (vélos, voitures). Mais pour observer cet ICU dans la durée (jour-nuit, été-hiver), il faut disposer de réseaux de mesures permanents. En France, contrairement à d’autres pays, ce sont des réseaux récents. La situation est un peu différente à Rennes où un tel réseau existe depuis 2004 et les premières mesures réalisées dès 2003 : le RUN (Rennes Urban Network).

ICU et canicule de 2003 à Rennes :
Températures horaires (en degrés Celsius) du 7 au 11 août 2003.

Ainsi, à Rennes les températures du 7 au 11 août 2003 montrent un écart de 5 degrés la nuit entre la ville (en rouge) et la campagne (en vert). Lors de cette canicule la surmortalité en France avait atteint près de 15.000 personnes, vivant essentiellement en ville.

Les Étapes

Phase 1

Dans une première phase, de 2003 à 2010, un réseau de 12 stations automatiques a été déployé sur le territoire de Rennes Métropole. Ces stations mesuraient la température, l’humidité, le vent, la pression et la pluviométrie. Des observations phénologiques sur les platanes et les cerisiers ont aussi été réalisées. Le LETG a participé activement au premier Plan Climat Rennais en 2010.

Station météo Davis Wether Monitor 2
de la première phase du projet RUN (2004)

Phase 2

De 2010 à 2018, le réseau est passé à 20 stations automatiques grâce au soutien de la Métropole et du CPER. Deux thèses ont permis de modéliser l’ICU en fonction de la densité du bâti et de la végétation. De nombreuses publications scientifiques ont été extraites de ces études. Les travaux ont également porté sur des projets d’aménagement spécifiques : la ZAC Baud-Chardonnet et l’avenue Janvier, par exemple.

L'avenue Janvier à Rennes

Phase 3

Depuis 2018, le réseau de stations s’est encore accru pour atteindre 30 stations désormais pour la plupart connectées sur www.meteodata.fr. En 2020, un nouveau réseau encore plus dense de 92 capteurs connectés de température et d’humidité a été mis en place. En parallèle, le LETG a participé au PCAET de Rennes Métropole et travaillé avec l’AUDIAR sur la question du changement climatique.

Sources : Le Plan Climat de Rennes Métropole / Publication : Vulnerabilités et atouts du bassin rennais quelle adaptation face au changement climatique ?

Couverture du PCAET (Plan Climat)
de Rennes de 2019.